par Danièle Courchesne
L’arbragan, de Jacques Goldstyn, éd. La Pastèque, 2015
Voici un album qu’on referme avec douceur. Une fois sa lecture terminée, un arôme de poésie flotte toujours dans notre esprit… L’arbragan fait partie des excellents albums de cette année. Jacques Goldstyn a écrit ici un texte d’une grande sensibilité. Il met en scène la relation amicale entre un enfant solitaire (et pas malheureux de l’être) et un vieux chêne du nom de Berthold. Cet arbre devient tour à tour « une cachette mais aussi une maison, un refuge, un labyrinthe, une forteresse ». C’est un compagnon de longue date… Du haut du grand chêne, il observe la vie dans son village et nous la fait découvrir sans poser de jugement sur tout un chacun qui passe outre les petits et grands interdits. Dans son feuillage, il rencontre et respecte les animaux qui ont élu leur domicile dans son arbre chéri. Alors, quand Berthold meurt, le garçon s’interroge sur ce qu’il peut faire.
Pour raconter cette histoire, Jacques Goldstyn adopte un rythme lent, qui suit le fil des souvenirs et des réflexions du jeune héros. C’est une écriture intimiste dans lequel le personnage narrateur nous révèle ses pensées et ses observations sur tout ce qui l’entoure. Les illustrations aux couleurs douces, au trait léger et vif accentuent la poésie du propos. L’auteur sait aussi se taire, laisser le texte respirer et le lecteur réfléchir, observer. Il nous fournit également une occasion pour parler de la solitude, qui n’est pas de l’isolement, de la différence et de l’attachement à la nature.