par Danièle Courchesne
Neuf mois, d’Angèle Delaunois, ill. Geneviève Després, éd. Isatis, 2015
De la poésie pour les petits, il n’y en a pas beaucoup… Les éditions Isatis, avec la série Clin d’œil sont presque les seuls à occuper ce créneau. Trois nouveaux titres viennent tout juste de paraître. Il y a Neuf mois où Angèle Delaunois donne la parole à un fœtus. Il nous parle de sa croissante dans le ventre de sa maman. Dans le deuxième, Ma maison, écrit par Danielle Malenfant, un garçonnet nous présente toutes les pièces de sa maison avec amour. Et finalement, dans La nuit, Rhéa Dufresne parle de la nuit à travers le regard d’un jeune enfant. Dans ces trois poèmes, comme dans tous les titres de la collection, on traite, avec poésie et un brin de fantaisie, du quotidien des enfants.
Ma préférence va pour Neuf mois, un livre qui ouvre toute grande la porte aux discussions entre parents et enfants sur la grossesse, sur la vie de l’enfant lorsqu’il était encore fœtus. Écrit en phrases courtes et évocatrices, chaque page devient propice à un échange. Par exemple, quand le bébé en devenir dit qu’il faisait du pédalo dans le dos ou qu’il dansait la nuit, on entend déjà les questions des petits surgir et les rires qui accompagnent parfois les anecdotes explicatives. Les illustrations de Geneviève Després soutiennent bien le texte, se limitent à l’essentiel. On voit le fœtus prendre de plus en plus d’espace sur la page au fil de la grossesse. Parfois, il change de couleur, suscitant un questionnement. Une piste de réponse se trouve dans la dernière page où on voit plein de mamans de toutes origines ethniques tenir tendrement un bébé dans ses bras. Un album de poésie qu’il fait bon lire dans la chaleur et l’intimité de la cellule familiale.