Hier, tu m’aimais encore, de Robert Soulières

par Danièle Courchesne

Hier, tu m’aimais encore, de Robert Soulières, Soulières éditeur, 2015

Pendant un peu plus d’une centaine de pages, une jeune fille, Mélanie, nous confie sa peine, sa difficulté à faire le deuil de ce premier amour qu’elle croyait éternel. Elle rédige un long poème intimiste au fil duquel on la voit traverser différentes étapes vers la guérison, vers l’amour, encore, mais différent.

La grande force de ce texte, c’est sa crédibilité. On sent l’adolescente qui écrit avec des mots de tous les jours, avec passion, avec désarroi. L’auteur s’est complètement effacé pour donner toute la place à cette jeune narratrice.

il y a des nuits
où j’aime souffrir
en silence
sans bruit
sans larmes
sans espoir
il y a des nuits comme celles-là
où je ne comprends plus

jour après jour
je n’y peux rien
soir après soir
je n’y peux rien
le désir de toi est toujours là

Une vingtaine de pages de collages de titres de journaux annotés brisent le rythme du poème, et font écho aux états d’âme de Mélanie. Il y en a peut-être beaucoup… Ça vient cependant amplifier ce côté griffonné, écrit selon l’inspiration du moment, comme le font les adolescents, ajoutant ainsi à l’illusion de spontanéité de l’écriture. Robert Soulières nous livre ici un beau texte sensible, qui se conclut sur une nouvelle rencontre amoureuse narrée à deux voix : elle et lui. Aux jeunes lecteurs de décider de la suite des événements et d’inventer cette histoire d’amour. Poésies à deux voix en perspective…

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