
Texte de Marie-Francine Hébert, illustrations de Jean-Luc Trudel
Éditions Les 400 coups, 2017
Âge : 9+
Encore une fois, Marie-Francine Hébert frappe juste avec son dernier album Pow Pow, t’es mort. Encore une fois, elle frappe fort. Voici un album percutant pour conscientiser les jeunes à la dureté réalité de la guerre.
L’auteure met en scène de deux jeunes garçons, Manu et Unam, le temps d’une journée. Elle nous raconte leur quotidien en parallèle. Le lecteur va ainsi de l’un à l’autre où la réalité de l’un fait écho à celle de l’autre. Le récit s’ouvre avec Manu rêvant que l’école finisse pour enfin retourner chez lui et jouer à la guerre. On tourne la page et on rencontre Unam qui souhaite la fin de la guerre pour qu’il puisse enfin retourner à l’école. L’auteure utilise souvent les mêmes mots, instaure un rythme narratif semblable dans les deux univers présentés. Cela accentue le contraste entre ces deux vies. Même leurs noms créent un anacyclique, renforçant l’idée de miroir déformant. Manu est guerrier virtuel, Unam est victime bien réelle d’une guerre qui n’est que trop vraie. Les illustrations et le jeu des couleurs installent des ambiances particulières à chacune des réalités. Le rouge orangé parfois explosif, présent dans les deux univers symbolise cette violence que l’un affectionne dans son jeu et que l’autre déteste profondément.
Il est facile pour les jeunes de s’identifier à Manu, accro à son jeu de guerre virtuel, ne s’apercevant pas toujours de sa chance de vivre dans son confort dans un milieu sécuritaire. Il est aussi facile de faire des liens avec l’actualité où on nous bombarde d’informations sur des guerres injustes et toujours inhumaines, où aller chercher sa pitance devient un geste périlleux. De raconter le quotidien de ces deux enfants en parallèle provoque un choc certain et entraine immanquablement une réflexion sur ces deux univers.
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