Les fantômes de Mingan
Mireille Villeneuve
Coll. Atout, Éd. Hurtubise, 2015

Dans ce roman pour jeunes adolescents l’auteure nous entraine dans le sillage d’une jeune fille de 15 ans, Magali, qui part deux semaines en voyage avec sa mère en Minganie, sur la Côte-Nord. Cette dernière souhaite agrandir sa clientèle en ouvrant de nouveaux marchés pour ses mélanges d’épices indiennes. Lors de cette expédition, elles découvrent une région aux richesses insoupçonnées, tant naturelles que culturelles. On assistera à la rencontre de deux adolescents issus de deux univers différents, mais aussi de deux cultures. À travers ce périple, Magali réussira à renouer les liens avec sa mère et affronter ses peurs.

Après un début un peu laborieux, où l’écriture manque de fluidité, où la raison de ce voyage nous semble un peu bancale, on se laisse finalement entrainer dans la découverte de ce coin de pays. On s’amuse des peurs de la citadine qui se retrouve tout à coup en forêt avec la présence possible de nombreux animaux… de la nécessité de trainer son immense sac partout où elle va… On découvre avec elle les richesses de la culture innue, les paysages grandioses de la Côte-Nord grâce à un guide hors pair, Kenny, cet adolescent amérindien de retour dans sa communauté pour un congé scolaire.

Mettre en scène un Amérindien, qui vit très bien sa culture tout en s’intégrant dans une vie contemporaine et scolaire, et une jeune d’origine Indienne (d’Inde) qui vit très bien sa mixité est rafraichissant. Un portrait peut-être idyllique où tous les problèmes vécus par les communautés autochtones sont évacués pour laisser toute la place à une vie presque sans heurts, où la culture amérindienne est vivante et riche, de relations harmonieuses entre Blancs et Innus… Ce roman pourrait facilement être mis en relation avec le magnifique album Mingan, mon pays aux éditions de la Bagnole. Ce serait peut-être aussi l’occasion de sortir sa carte géographique et de situer les lieux où se déroule l’action, de s’informer sur la culture innue, sur les îles Mingan mais aussi de découvrir les saveurs des plantes issues de cette région (si on peut en trouver…) ou de la cuisine amérindienne.

—Danièle Courchesne

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